Même si les études précédentes ont démontré que les prothèses mammaires n’avaient aucun lien avec les cancers du sein, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) déclare le contraire. En effet, elle a récemment découvert un cancer chez une trentaine de patientes toutes porteuses d’implants mammaires. Il s’agit d’une forme rare de la maladie à savoir le lymphome anaplasique à grandes cellules ou LAGC.

Des résultats obtenus en juin 2016

La découverte de ce type de cancer remonte à juin 2016 après une observation qui a débuté en 2011. Selon l’Agence du médicament, les implants à surface rugueuse de la marque Allergan sont les plus incriminés dans ces cas dépistés et dans les cas de LAGC-AIM (associé à un implant).

En octobre 2015, l’agence publiait déjà un bilan de 22 cas dont deux patientes décédées entre 2001 à juillet 2015. Aucun autre décès n’est survenu depuis, mais ce phénomène reste inquiétant.

De l’avis de l’Institut national du cancer (INCa), les chirurgiens doivent toujours informer leurs patientes de la possibilité de développer ce lymphome après la pose de prothèses mammaires.

Informer les patientes

En comparaison avec le nombre d’opérations menées par an (plus de 400 000), ce chiffre reste assez faible et l’augmentation en nombre de cas de LAGC est assez régulière. Quoi qu’il en soit, les chirurgiens ont le devoir de fournir des informations complètes à leurs patientes et ce, qu’il s’agisse d’une chirurgie purement esthétique ou d’une reconstruction mammaire.

Renforcer les suivis

Pour prévenir ce lymphome, les experts et l’INCa recommandent un suivi très régulier des prothèses même en l’absence de symptômes. Ce suivi vise à s’assurer que les implants ne se dégradent pas et qu’il n’y a aucun problème apparent. Le retrait de ces dispositifs par peur des risques n’est toutefois pas conseillé.

Suivant les symptômes suivants, contacter le chirurgien est indispensable :

  • augmentation de volume des seins
  • douleurs sans raison apparente
  • épanchement abondant
  • lésion au niveau de la peau
  • inflammation
  • une anomalie qui aurait un lien avec l’implant

Les prothèses texturées

Ces implants sont aujourd’hui les plus sollicités par les femmes du fait qu’ils évitent la formation de coque et la rotation des prothèses. L’ANSM tient toutefois à déclarer que jusqu’à nos jours, aucun fabricant n’a encore pu démontrer la biocompatibilité de ces dispositifs. Les informations qu’ils apportent dans leur document technique restent encore insuffisantes malgré les normes en vigueur. Les fabricants disposent désormais d’un délai de douze mois pour rattraper leur retard.