Depuis ces dernières années, le recours aux implants mammaires a fait 29 victimes de lymphome en France. Ce bilan est pourtant, non exhaustif puisque le nombre de cas semble augmenter de jour en jour. Plus alarmant encore, les prothèses de la marque Allergan semblent être à l’origine de la majorité des cas. De quoi s’agit-il exactement ?

Une nouvelle terminologie pour le lymphome anaplasique

Celles qui ont recours aux implants mammaires, que ce soit à des fins médicales ou esthétiques, doivent impérativement subir des contrôles auprès d’un centre médical afin de suivre l’évolution de l’implantation. En effet, comme tout type de chirurgie esthétique, ce type d’intervention n’est pas anodine et peut être à l’origine de nombreuses complications, dont le lymphome anaplasique  à grandes cellules. L’Agence nationale de sécurité du médicament ou ANSM ainsi que l’Institut national du cancer ou INCa en parlent officiellement depuis le mois de mars 2015 en attribuant à ce type de complication une terminologie spécifique, le LAGC-AIM ou Lymphome anaplasique à grandes cellules associés aux implants mammaires. Plusieurs types de prothèses sont soupçonnés d’être à l’origine du problème, notamment les appareillages texturés de la marque Allergan. Les théories semblent, d’ailleurs se confirmer selon les deux bureaux d’étude.

Aucune certitude véritablement fondée sur Allergan

Depuis ces dernières années, 29 cas de LAGC-AIM ont été recensés en France. Les 9 dernières victimes ont été répertoriées entre 2014 et 2015 et le nombre global en France est soumis à une évolution constante. Certains soupçons portent sur les produits texturés d’Allergan, une des marques les plus populaires en France. Cette situation semble être à l’origine de ces soupçons, toutefois, elle ne signifie pas que les patientes qui ont eu recours à ce type de produit présentent forcément le risque de contracter la maladie. L’ANSM évoque également le nombre faible de victimes dû à l’utilisation de cette marque. A cela s’ajoute le fait que les patientes peuvent subir plusieurs interventions en choisissant différentes marques. Les idées semblent donc partagées en ce qui concerne Allergan. Afin de mettre fin au débat, des expérimentations sont en cours de réalisation sur la souris. Ces dernières sont traitées avec des prothèses texturées de la marque sous le financement de l’ANSM.  Pour l’instant, aucun rapprochement entre une marque particulière et le lymphome anaplasique ne peut être confirmé.

Aucune explantation à suggérer pour le moment

Malgré les 29 cas déjà répertoriés, le risque de la survenue d’un lymphome reste très faible sur les patientes qui portent des implants mammaires. Effectivement, ce sont plus de 400  000 prothèses qui ont été vendues entre 2007 et 20014 en France alors que les cas de complication sont rares. Les chirurgiens ne pensent donc pas encore à une campagne d’explantation de l’implant pour le moment. L’important, selon l’ANSM est de mettre les patientes au courant des risques de l’intervention au cas où le problème se présente. La suivie médicale est ainsi primordiale pour celles qui sont sujettes à une implantation mammaire, même sans présence de signes apparentes. Les agents de la santé parlent, en outre de complications moins importantes lorsque le diagnostic est réalisé plus tôt.

Pour rappel, les signes qui peuvent amener à penser à un LAGC-AIM sont la présence d’un épanchement abondant, une augmentation de la poitrine, des douleurs importants, une sensation d’inflammation, l’apparition d’une masse ou encore une ulcération.

Pour le moment, aucune inquiétude n’est donc à avoir concernant l’implantation mammaire. La prudence reste cependant de mise, ce type de chirurgie esthétique n’étant pas complètement protégée contre une éventuelle complication.